C'est Wilhem Reich qui emploie d'abord le thème de cuirasse, et qui en parle ainsi : "...la rigidité physique représente, en réalité, la partie essentielle du processus de refoulement...et...toute rigidité musculaire contient l'histoire et la signification de son origine..."
Et Marie-Lise Labonté de développer : "ces cuirasses se sont formées au fur et à mesure de nos mâchoires crispées, de nos mains serrées, de notre respiration bloquée, de notre dos courbé, de nos jambes raidies par la peur, la colère, la rage, l'impuissance...
Il en va de même pour nos émotions qu'on cherche à refouler. On a hélas acquis une grande expertise à refouler, on le fait depuis tant d'années, parfois des décennies, question de survie. Et c'est
très inconsciemment qu'on refoule, un peu dans le même processus qu'avaler sa salive ou cligner des yeux. Pourtant nos symptômes sont là pour nous guider. Nos merveilleux symptômes et chacun a les
siens.
Or, selon Alice Miller pour qui "la guérison est émotionelle" et selon Marie-Lise Labonté qui l'exprime autrement : "ce qui n'est pas exprimé s'imprime dans le corps", on peut choisir de vivre nos
émotions. Tout simplement.
Reich a mis en évidence que " l'inhibition de la respiration est le mécanisme fondamental de
la névrose en général."
La cause en est: "... le blocage du flux d'énergie biologique, sexuelle...".
W.Reich nomme orgone cette énergie de vie qui anime le cosmos tout entier
Elle est libérée pendant l'orgasme mais est loin d'être confinée au seul plaisir sexuel. C'est une force vitale qui sous-tend l'ensemble de la création. Sa théorie est que tous les maux humains
résultent de blocages dans l'écoulement de cette force. Qui est dévoyée, entre autre, par une répression autoritaire et bien répandue du plaisir génital, et qui aboutit à "la peste
émotionelle" qu'il décrit dans ses ouvrages " comme (étant) une biopathie chronique de l'organisme, conséquence directe de la répression, sur une vaste échelle, de l'amour
génital.".
Cette affliction sexuelle est souvent moins reliée à des blessures ponctuelles de notre histoire qu'à une pression sociale anti-sexuelle des couches dominantes, et reliée au même inconcient
collectif avec la même conséquence de bloquer la circulation de l'energie de vie.
Quand on entame un travail psycho-corporel, sans s'être concerté, on emploie souvent les mêmes mots : on a deserté notre corps et on voudrait tant l'habiter.
On dit autrement la même chose que Reich, quand il parle de l'energie de vie, du reflex orgastique qui "n'est pas l'orgasme mais une participation globale du corps à la respiration avec de legers mouvements ondulatoires de la tête vers le bassin... Et lors de la décharge orgastique sexuelle, ce mouvement spontané permet à la sensation de s'étendre à tout l'organisme. Il permet aussi d'atteindre une décharge énergétique complète... Aujourd'hui, du fait de son caractère involontaire et de la prévalence de l'anxiété sur le plaisir, ce reflexe est suprimé chez la plupart des humains".
Pour Reich il s'agirait de " ...restaurer la couche psychique profonde de l'homme car dans les profondeurs vive et travaille la sexualité naturelle, la joie spontanée du travail, la capacité
d'amour. Cette couche est le noyau biologique de la structure humaine..."
Si, par hypothèse, ce trésors gisait au plus profond de l'être humain, pourquoi ne pas prendre la route pour tenter de le découvrir et peut-être habiter son corps-esprit...?
Séances transmises par
Chantal Lucas de Leyssac
Infirmière IDE, Montpellier
Diplômée MLC®, praticienne depuis 19 ans