Pour me présenter et présenter l'association " Parole de Corps" que j'ai créée en 2002 et sa finalité, le mythe de la caverne de Platon, me semble approprié aujourd'hui.

 

Pour rappel, dans ce mythe, des hommes enchaînés au fond d'une caverne, n'ont pour horizon visuel que la paroi du fond à laquelle ils sont attachés. Derrière eux, d'autres hommes déambulent autour d'un feu qui projettent leurs ombres sur le fond de la caverne. Près de l'entrée, d'autres hommes vivent dans le halo d'une lumière qui leur parvient de l'extérieur de la caverne, extérieur qu'eux-mêmes ignorent et où ils ne sont jamais allé, tandis qu'une dernière catégorie d'hommes, rares, sont sortis de la caverne et contemplent le soleil.

 

Je ne prétends pas être à l'extérieur de la caverne et contempler le soleil,

mais à la relecture de ma vie, j'ai toujours pressenti qu'il existait autre chose, un monde infiniment plus beau, vaste et lumineux que celui dans lequel j'étais née. Alors dès que j'ai pu j'ai foncé, foncé (infirmière IDE, puis chef d'entreprise pendant 20 ans) sûre et certaine que je quitais l'ombreuse caverne. A cette époque là, le peu de distance que j'avais trouvé avec les "ombres" m'appraîssait comme étant la liberté et le soleil.

Jusqu'à ce terrible accident de voiture au mitan de la vie ( 6 mois d'hospitalisation, 7 opérations, puis des prothèses dans le corps) où je me suis rendu compte, privée de ma mobilité et de ma capacité d'action, à quel point j'étais enchaînée encore, possédée par mon passé. Le constat fut rude: ma vie avait été surtout une fuite en avant.

Une amie m'a alors prêté un des livres de Marie Lise Labonté qui a resonné immédiatement en moi. Je me suis procuré ses autres bouquins et à la lecture, je sentais intuitivement que c'était par là que j'allais pouvoir à la fois me reconstruire physiquement et avancer psychologiquement. J'avais besoin d'un travail psychocorporel de fond.

 

Dès que mon état me l'a permis et durant trois années, je me suis formée auprès d'elle à Lyon. Et progressivement, j'ai commencé à transmettre cette méthode. Chemin faisant, j'ai découvert que la Méthode de Libération des Cuirasses est une sorte de "psychanalyse corporelle". Outre la réparation physique que je recherchais, et que j'ai trouvé d'ailleurs au grand étonnement des chirurgiens, j'ai également découvert que toute mon histoire était inscrite - en quelques sorte "engrammée" - dans mon corps. Et que le terme cuirasse était tout à fait approprié. Cuirasses à la fois psychiques, émotionnelles et physiques qui s'étaient construites au fil de mon histoire et ce, de façon inconsciente, à force d'inhibitions, de blessures anciennes refoulées... J'ai pris alors, en tâtonnant au début, un chemin de vie plus authentique, car plus conscient, vers la lumière.

 

L'outil MLC part du principe qu'il existe une mémoire musculaire et cellulaire qui englobe autant le vécu physique qu'énergétique, émotionel et psychique de l'individu. J'ai alors vécu que le corps est la voie royale pour accéder et dialoguer avec l'inconscient de manière efficace sans pour autant qu'il y ait la nécessité de tout conscientiser.

 

Tout au long de ma formation de thérapeute, j'ai travaillé en m'appuyant sur des valeurs qui me semblent essentielles dans une relation d'aide; tout le sens de mon travail maintenant consiste à permettre à mes participants d'accéder à des états de conscience qui soient de plus en plus libérés et s'il se peut, à acquérir une vision plus élargie du monde et s'y sentir en harmonie. Contrairement à l'enchaînement et parfois l'aliénation que propose le gourou sous couvert de "travail sur soi", je n'interviens jamais de manière intrusive dans la vie privée de mes participants. Je ne fais que transmettre une méthode et guider mes sessions le plus précisément possible. J'y mets toute mon énergie et mes compétences de thérapeute, mais c'est le participant qui fait tout le travail à la fin. Il ne peut en être autrement.

 

Bien évidemment, cela nécessite une véritable stratégie: il faut réussir à toucher le fondement de la conscience qui sommeille. Le travail sur le corps, le dialogue corps-esprit qui s'installe peu à peu nous y aide beaucoup.

 

Cette technique s'adresse principalement aux gens qui veulent entreprendre une démarche de croissance personnelle par le biais d'une approche psycho-corporelle. Elle a un effet bénéfique sur la santé, sur des désordres tant physiques que psychologiques et amène à découvrir des nouvelles manières d'articuler en soi les relations corps-coeur-esprit et par là d'intégrer les multiples dimensions de l'être.

 

Et tout cela dans la joie et l'humour, le plus souvent en tout cas :)

 

                       Pour conclure, ce poème de Marianne Williamson:

 

"Notre peur la plus profonde n'est pas d'être incapable.

Notre peur la plus profonde est d'être puissant au delà de toute mesure.

C'est notre lumière, pas notre ombre qui nous effraie le plus...

 

Nous nous demandons: "qui suis-je pour être brillant, magnifique,

Talentueux et fabuleux?"

En fait qui êtes-vous pour ne pas l'être?

Vous êtes un enfant de Dieu.

 

Jouer petit ne rend pas service au monde

Il n'y a rien de sage à vous rétrécir pour que les autres ne se

Sentent pas en danger à cause de vous.

 

Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui

Est au dedans de nous

Elle n'est pas seulement dans certains d'entre nous, elle est dans chacun et,

En laissant notre lumière briller

Nous donnons aux autres la permission d'en faire autant.

 

Lorsque nous sommes libérés de notre peur,

Notre présence libère automatiquement les autres "